Ode à la Fleur

Publié le par Djilali


Champs à perte de vue de tournesols, Soleil en parterres si serrés qu’on n’en voit plus le sol, champs de coquelicots écarlates bruissant sous le moindre zéphyr, ou toute frêle pensée sauvage, puissante dans la fragilité qui transperce le bitume de nos rues… Partout où je tourne mon regard, il m’est un plaisir à nul autre pareil de jeter mes yeux sur tes magnifiques variétés, Fleur, mon amie aux multiples couleurs.

Dès le matin, levant les voiles de la nuit, tu émousses ta nuit reposante pour épanouir ta corolle aux premiers rayons de soleil. Tout ébahie par ta beauté reçue du ciel, tu exhales tes parfums odorants jusqu’au creux de mes narines, joyeuses de te humer.

Prête à capter les douceurs des matins, les chaleurs des journées ou la pluie bienfaisante, tu ne fais jamais triste mine dans ton désir d’enchanter les espaces si joliment brodés de tes formes multiples, si variées, si inattendues, si surprenantes au regard des curieux s’attardant en contemplation sur toi. Fleurette merveilleuse, enchanteresse de nos jardins embaumés par tes senteurs enivrantes.


     

 

Le jardinier, ce découvreur de beauté, avec soin fait de toi de superbes massifs. Ils agrémentent les gazons et les rocailles savamment construites pour le plaisir des yeux. Orchestrées en une architecture finement ciselée, Hassan, ce Maître paysagiste ne laisse rien au hasard. Il te soigne de son amour pour te rendre encore plus attirante, au point que dame propriétaire de cet espace béni lui demande de te sacrifier pour te mettre en botte et t’emmener dans son salon, en serrant tes tiges dans un vase, pour orner le napperon hérité de sa mère.

Dans les dîners officiels, en chemin de table, princière ou roturière, éclatante de présence au milieu d’argenteries coûteuses et de verreries somptueuses, tu trônes parmi les robes chics de grands couturiers et les costumes noirs à queue de pie, écoutant, par force, de pédants discours refaisant le monde sans rien y changer pour le travailleur ou le soldat
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Là où j’aime le plus te rencontrer, “Fleur si belle en ta livrée”,  c’est dans la campagne sauvage, sur les hauteurs où seuls les rêveurs vrais cherchent la pureté dans une contemplation sans fard de la nature, cette majestueuse Dame qui ne trompe jamais personne quand on la respecte religieusement. Qu’il est bon de parcourir plaines et monts, les yeux ouverts émerveillés des splendeurs offertes gratuitement à celui ou celle qui, dans un respect sans faille, admire les trésors déposés à ses pieds par un Créateur artiste parfait, donneur de joies saines et simples qu’il suffit de regarder. Fleurs des champs, Fleurs des bois, Fleurs cachées des forêts profondes, Fleurs de bords de rivière, Fleurs de vallées, Fleurs de montagnes escarpées - là où l’edelweiss duveteux trouve le moyen de fleurir malgré le froid des hivers glacials - Fleurs de rochers à l’instinct inné, utilisant le moindre creux où se cache un filet de terre afin d’en tirer substance pour sa beauté, Fleur carnivore, un peu à part dans le règne des fleurs, qui gobe à la moindre imprudence l’insecte qui se laisse enivrer son piège-parfum gluant avaleur de corps … Peut-être est-ce là une équilibration naturelle d’une population d’insectes trop nombreuse ? Allez savoir !

 Ma sœur, Fleurette ou Fleur, unique orchidée ou simple fleur de blé, je te remercie de tout cœur car, sans toi, Fleur, le monde serait sans couleur, le poète ne pourrait pas écrire un quatrain, ni l’amoureux fêter sa belle pour la Saint-Valentin ou des noces futures 
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