Ode à la Mouche

Publié le par Djilali Jamaï

Mouche ! Personne ne t’aime et je ne sais pas pourquoi, parce que sans la copie de tes pattes, les hommes n’auraient jamais été fouler le sol lunaire. Mouche, en plus, en te posant sur nos détritus, tu les manges et nous en débarrasses. C’est vrai que ta présence active à de quoi nous rendre fou. Alors on emploie contre toi, Mouche, moults moyens de destruction efficace : DDT, insecticides et autres produits… On en fait tout autant aux fourmis et aux insectes que l’on veut éliminer, qu’on a catalogué de nuisibles.

Mouche ! Tes différentes espèces sont nombreuses. Les hommes, pour leur confort, t’ont même cataloguée “mouche à merde”. C’est bien peu élogieux, mais tu l’as cherché, tu volettes partout, même au plafond de nos maisons, en te foutant de nous. Viens me chercher là, bonhomme plein de poils ! Même ta tapette ne peut m’atteindre. Mon vol est si rapide, et si inattendu, que je me déplace à la vitesse du vent. Seuls tes machiavéliques produits peuvent me trucider, jusqu’à m’éliminer de tous les espaces que tu as conquis.

Mais ne prends-tu pas le risque de me voir emporter, dans ma disparition quelque secret de la nature, non encore exploré par tes initiatives de recherche insatiables ? Interroge-toi, Homme ! Toute disparition d’espèces pourrait bien te retomber sur le nez … Peut-être ai-je en moi quelques substances non encore identifiées par tes savoirs orgueilleux … Sois un peu indulgent devant mes bsss !  bruyants, qui te cassent les oreilles, j’en conviens. 

 

C’est vrai aussi que mes balades par monts et par vaux me valent de transmettre des germes de maladies infectieuses. Suivant le point de vue où l’on se positionne, je te rends service en faisant mourir, par ma faute, tes congénères. Peut-être servais-je à l’équilibration des populations déjà pléthoriques sur cette terre, dont toi, Homme, tu es le pire des prédateurs…

Mais te rabattre sur moi, en me faisant porter tous les maux des désagréments que je te fais supporter, n’est-ce pas me prendre pour bouc émissaire de tes préoccupations ? Je te demande un peu de retenue, sans pour cela me laisser te nuire. Je fais aussi partie du jeu subtil de la création puisque ma forme et ma vie sont apparues sur terre sans que je n’y puisse rien moi-même, que d’y prendre mon envol et y jouer mon rôle.

 

Allez, ne te fais pas plus méchant que d’autres espèces ? Toi aussi, tu fais partie de la création. Ta place, paraît-il, est primordiale dans la Nature... Un peu d’indulgence vis-à-vis de mon sort me ferait du bien. Je te promets d’être plus discrète à l’avenir et de tout faire pour moins t’ennuyer.

 

BSSS ! BSSS ! BSSS !  Je suis là ! Vivante, toujours présente ! Tu n’y pourras rien. Vivons ensemble, en bonne compagnie, pour le bien de tous. La bio-diversité nous commande de se respecter, au risque de déséquilibrer le vivant sur la Planète Bleue, si belle en sa diversité.


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